L’écart entre le droit des juristes et le droit que l’on pense avoir, entre le droit des livres et les droits qu’on revendique constitue un enjeu fondamental pour notre syndicalisme.
En effet, « avoir le droit » désigne à la fois ce que l’on pense légitimement mériter, pouvoir faire, et/ou ce qui est garanti et permis par la Loi.
C’est donc bien l’écart possible entre les deux qui ouvre l’espace à la revendication. L’absence de coïncidence entre ce que l’on pense avoir le droit de faire et ce que le droit permet de faire, ne laisse en réalité que trois possibilités. Nous pouvons renoncer, nous pouvons transgresser la Loi, ou alors nous pouvons mener une action visant à faire changer, le droit. Ça peut être par le biais d’une action judiciaire, ou une mobilisation pour aboutir à la l’amélioration de la Loi et à la création de nouveaux droits.
C’est bien évidemment sur cet espace dans lequel le droit peut être mobilisé qu’il nous semble intéressant de réfléchir.
Si défendre son droit peut être assimilé à défendre son intérêt personnel, il n’est pas moins vrai que pour être juste le droit doit être collectif, une loi n’est légitime que si son objet est général et qu’elle concerne tout le monde.
Il n’est donc pas systématiquement nécessaire d’y avoir directement intérêt pour trouver légitime de défendre un droit. Par exemple, un citoyen peut être gêné par une grève dans les transports et pour autant, conscient que ce droit est conforme à l’intérêt général pourrait être prêt à manifester s’il était remis en cause. Si des gens se mettent en grève pour des intérêts propres à leur corporation, il en va souvent de la défense de principes dont bénéficieront un jour ceux qui, aujourd’hui ne sont pas concernés ou ne pensent pas l’être, voire même désapprouvent une grève qui les embête.
Fort heureusement, la société n’est pas uniquement un simple collectif de consommateurs s’associant pour la défense de leurs intérêts. Le sens de la justice est aussi celui de la dignité humaine et, la volonté de défendre le respect de la dignité ne peut pas être la conséquence d’un trivial calcul d’intérêt.
Bien sûr il s’agit là du côté positif du droit, de celui qui doit nous permettre d’avancer
Mais hélas nous devons déplorer un accroissement des recours devant les tribunaux.
Celui des prud’hommes car en matière de droits du travail, malgré un allègement des règles soumises aux employeurs, ces derniers ont pour certains une fâcheuse tendance à ne pas les respecter.
Celui du commerce, parce que de plus en plus de marchands peu scrupuleux, confondent bien souvent commerce et arnaque
Les deux rubriques qui suivent sont là pour vous apporter quelques informations qui pourront vous être utiles